Le 22 février 1848 une insurrection éclate à Paris. C’est à un périgourdin, le maréchal Bugeaud que le Roi Louis Philippe fait appel le 24 pour redresser la situation.
Trop tard ! La deuxième République est proclamée et la Monarchie de Juillet s’effondre.
Le Préfet Thomas Dusolier
A Bergerac, des gardes champêtres annoncent la nouvelle au son des tambours. La municipalité élit une commission de surveillance de 10 membres. Mais, à Périgueux, le Préfet Thomas Dusolier maintient les anciens fonctionnaires dans leurs prérogatives. La commission bergeracoise doit s’auto dissoudre. Une Garde nationale, sorte de milice citoyenne, est levée, commandée par le capitaine Lafargue, personnage truculent, ancien officier de cavalerie sous Napoléon. L’abbé Macerouze dans son église, comme le pasteur Pozzi, dans son temple, rendent hommage aux combattants parisiens. Des banquets populaires réunissent les républicains le 12 mars à Lalinde, le 2 avril à Bergerac.
Le 23 avril ont lieu les élections législatives pour désigner l’Assemblée Constituante, complétées par des élections complémentaires le 4 juin. Elles entérinent le succès des Républicains modérés.
Des clubs naissent pour soutenir la République, comme la Société populaire de Bergerac, de tendance radicale, animée par le docteur Buisson, qui prépare les élections du 14 mai. Il y a huit listes et les électeurs font la queue pour déposer leur bulletin dans une urne… qui est, en fait, une barrique ! De nombreuses irrégularités sont relevées. En plein dépouillement, un télégramme du ministre de l’intérieur parvient aux mairies ordonnant de " suspendre les élections jusqu’à nouvel ordre ". Les bulletins dépouillés sont remis dans les urnes, celles-ci sont scellées. Le 22 mai, contrordre : les élections sont déclarées légales. Elles doivent être poursuivies et achevées pour le 11 juin. C’est l’anarchie totale. Buisson est désigné sous-préfet de Bergerac et Bach de Siorac devient provisoirement maire dans l’attente des élections municipales des 30 juillet et 6 août.
Le 23 juin une insurrection ouvrière éclate à Paris. A Périgueux comme à Bergerac, la Garde Nationale s’apprête à monter en renfort à Paris, mais, le 26 juin, le général Cavaignac écrase l’émeute. A Bergerac, le Conseil municipal regrette " qu’il ne leur fut pas permis de combattre dans les rangs des vrais amis de la République ". Un service religieux est célébré à la mémoire des victimes des journées de juin. Les autorités présentes sont encadrées par 800 Gardes nationaux et une compagnie du 27ème de ligne. L’onde de choc de l’émeute parisienne se propage en province. Le 3 juillet, le sous-préfet Buisson ordonne aux maires de son arrondissement de traquer les révolutionnaires qui auraient pu se rendre en juin à Paris et ceux qui pourraient être tentés d’y partir. La peur s’empare de Bergerac. On prétend que cinq émeutiers vagabondent dans les bois de Mouleydier. La Garde nationale les traque sans succès.
Le 4 novembre la nouvelle constitution est adoptée. A Bergerac, elle est lue à la foule depuis l’Hôtel de ville. Commence alors la campagne électorale pour élire le futur président de la République.
Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte est élu Président.
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